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Le vin français coule moins aux Etats-Unis

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«En huit ans, la filière viticole France a perdu la moitié de ses parts de marché aux Etats-Unis », a souligné Philippe Janvier de FranceAgriMer, lors d'une conférence au Salon de l'agriculture. Toutefois, avec 123 millions de bouteilles en 2008, les volumes sont restés stables, mais le vin français n'a pas profité de l'embellie de l'augmentation des importations américaines en vin entre 2001 et 2008. L'Argentine et l'Australie ont, en revanche, très bien tiré leur épingle du jeu avec des prix bas notamment. Les Etats-Unis consomment 3,8 milliards de bouteilles, soit 9,3 l/habitant/ an, pour une production de 3,4 milliards. Ils exportent 600 millions de bouteilles et en importent 1 milliard. Un des plus faibles consommateurs parmi les pays producteurs. La France consomme 50 l/habitant/an et le Chili et l'Argentine, 30 l.

Pertes de parts de marché et pertes de volume sont les perspectives à court et moyen terme concernant le positionnement de la France sur le marché du vin américain. La consommation de vins aux Etats-Unis est en recul de 5 à 10 % en volume sur 2009 et les importations marquent le pas depuis 2008, étant en léger recul. Seuls les vins de pays français, (hors pays d'Oc) vont conserver leur part de marché, car leurs prix sont à la baisse. Les Etats-Unis représentent 7,3 % des exportations françaises en volume et 11,2 % en valeur. C'est un marché qui valorise cependant très bien l'offre qualitative française. La France bénéficie d'une bonne notoriété et son vin est surtout dégusté lors d'occasions spéciales. Son nouveau challenge sera d'ouvrir son marché à d'autres consommateurs comme les moins de 35 ans et à partir de produits plus attractifs en rayon.

Toutefois, une nouvelle hausse des ventes est attendue d'ici à cinq ans avec la possibilité notamment de profiter de l'attrait du consommateur américain pour des vins plus modernes et des vins de cépage, appelés les « nouveaux vins ». En effet, les Etats-Unis devraient à nouveau recourir aux importations, afin de répondre à la nécessaire diversification de l'offre et à une hausse de la consommation individuelle en fonction de la répartition ethnique de la population et de l'ouverture des zones américaines non productrices. Cette consommation pourrait reprendre en sortie de crise à un rythme de l'ordre de 2 à 3 % par an à partir de 2011.

Hélène Laurandel

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